Nous voila donc partis pour plusieurs jours de traversée.
Le rythme des quarts est établi: 2 heures – 2 heures – 2 heures.
Ce sera comme ça jusqu’à la fin de la traversée.
Il y a bien une île sur la route: l’île à l’ours, mais on ne sait pas encore si on s’y arrêtera.
A chacun sa méthode: François, considère que sa pause de 2:00 à 6:00 fait office de nuit, il se met en pyjama pour l’occasion, et après son sommeil fait la toilette et se rase comme pour tout début de journée
Pour ma part, je suis plus près de la bête sauvage: je vis au rythme des quarts. Ni nuit ni jour au sens propre et figuré…
D’abord il fait jour en permanence, ensuite, je vis par rapport aux quarts: 2 heures pour le quart, les 4 autres sont mises à profit pour manger quand j’ai faim et dormir au maximum: François et moi ne nous sommes complètement amarinés et la mer n’est pas toujours bonne… Alors, faut gérer la forme physique au mieux.
Quant à Jean François, évidemment, il est comme tout vieux marin qui se respecte: zéro souci.
Il y a des quarts où il y a du vent, donc à la fin du quart passé par 5 ou 6° C, le chef de quart fait un point nav et météo qui ressemble à ça:

Il y a d’autres quarts sans vent et avec pluie: on avance au moteur et
on passe l’essentiel du quart à l’intérieur (génial ce radar…) en écoutant Mozart

Encore d’autres quarts sont avec vent, pluie et mauvaise mer: ce qui finit comme ça:
Le chef de quart n’a même pas été jusqu’au lit, il s’est couché par terre, sans même prendre le temps de… mettre son pyjama….
Moi je dis que c’est une preuve irréfutable que ce quart là été épuisant!

Bref, il y a des moments sympas et d’autres plus durs. Heureusement que Jean François est en pleine forme.
Avec François, dans les moments où on se sent un peu vaseux , on se regarde mi figue-mi raisin à la prise de quart. On est tour à tour plus ou moins bien. François fait de l’auto-dérision: « ah, on fait des beaux équipiers… Quand Marie demandera à son père si on a été utiles, il répondra qu’il a pas trop remarqué et que c’est comme si on avait pas été là…tu parles d’équipiers… ». Bon, tant qu’il y a de l’humour c’est que le moral est bon, c’est le plus important.
La traversée est marquée par des moments privilégiés.
Un guillemot (oiseau de la famille des pingouins) m’interpelle, il vole le long du bateau, plonge, nage, ressurgit puis m’interpelle encore.
Plus tard, des dauphins nous escortent. Ils viennent par dizaines et font des bonds le long du bateau, passent devant l’étrave. Quand certains s’en vont, d’autres dauphins les relayent. Pour le coup, plus de fatigue, ni de dodo…



Il s’y mettent à 3 pour sauter devant l’étrave!!

trop bien…
Finalement, après un point météo, on ne s’arrêtera pas à l’île à l’ours.
Nous longeons donc l’île et ce faisant, passons de la mer du Groënland a celle de Barents
Si bien qu’après 4 jours et demi de mer, nous arrivons en vue des côtes nord de la Norvège….
Sous un temps maussade, nous arrivons de « nuit » a Torsvag, petit port de pêche.
C’est le désert.
On va pouvoir dormir dans un bateau qui ne tangue pas…
Au matin, le port est en « pleine activité »: en errant le long des quelques batiments, je trouve de la vie: une dizaine d’employés occupés à décapiter des centaines de poissons.

Très gentillement, ils nous permettent de faire le plein d’eau. Certains viennent voir du coin de l’oeil papy boom. Manifestement, Torsvag n’est pas un haut lieu du tourisme Norvégien.
Nous croisons de zéro à l’infini qui arrive au port au petit matin,
Et nous voilà repartis…

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