Arrivée à Kirkjubæjarklaustur (imprononçable pour moi): on s’arrête à la maison des rangers pour prendre des informations sur l’état de la piste du laki. La rangerette est très sympa et comme nous n’avons jamais passé de gué, elle nous explique, dans les gués: rester en 1ere courte, aller lentement pour ne pas créer de vague devant le véhicule, garder le courant dans le dos toujours pour ne pas créer de vague à l’avant du véhicule. Bon on avait déjà lu ça, mais comme nous n’avons jamais passé de gué c’est mieux quand on nous le redit.
Elle précise qu’avec notre voiture ça devrait aller mais qu’il faut rester prudent au 3ème gué de la F206 et que quoiqu’il arrive, nous restons responsables de notre véhicule
Jolie petite ballade au matin sur le plateau qui domine la petite ville.
Personne d’autre que des moutons en liberté: si j’ai bien compris les explications, en Islande, les moutons vivent sans clôture. En fin de saison, les locaux se mettent tous ensemble, et à cheval, ils les rassemblent, puis les trient dans des parcs de triage

parc de triage à mouton Islande
Chaque « morceau de camembert » correspond à un propriétaire. Il y a même un « morceau de camembert » pour les « inconnus » (moutons non marqués? petits nés dans la nature?)
Nous prenons la F206 vers les cratères du Laki
carte de région: carte laki
Nous arrêtons au canyon de Fjathrargljufur
Arrivés au Laki, il y a une belle ballade à faire, elle permet d’avoir une vue d’ensemble. C’est superbe: on voit les cratères qui s’alignent .

crateres du Laki
On dirait des pointillés de sommets, sortis des entrailles de la terre, par la force des volcans, le long d’une ligne imaginaire. J’imagine quand la région était en feu et que tout cela est sorti…

route du laki

F206 route du laki
Nous nous engageons sur la F207

oxyde de fer, laki
Alors que nous profitons des belles lumières de fin du jour et d’une température douce, nous tombons sur un bouchon…
Des français avec une BMW 4×4 de location. Ca fait une heure qu’ils y sont: le moteur n’est pas noyé car il ronronne, mais la pédale d’accélérateur reste sans effet sur ce moteur qui ne quitte pas le ralenti. Le tableau de bord ressemble à un sapin de Noël… l’électronique moderne quoi… ils sont bon pour une dépanneuse car même sortis du gué avec une aide extérieure, sans moteur, ils n’iront pas loin.
En attendant, le passage est bloqué… zut, on fait demi-tour et on rentre par la F206

F206

bivouac le long de la route
des centaines de cairns ici. les voyageurs en mettaient un à chaque passage pour ne se faire attaquer par des trolls ou je ne sais quel mauvais esprit
Nous nous engageons sur la F210 qui contourne le glacier Mýrdalsjökull par le nord. On en prend plein les yeux
Pas grand monde ici. Nous aurons croisé une ou deux voitures sur l’ensemble de cette piste magnifique
Nombre de randonneurs font le trek du Landmannalaugar à Skogar…passage de gués, pluie, rien ne les arrête
Nous arrivons le soir à Hvolsvöllur. Camping sympa et répertorié nul part. Nous profitons de la fin du jour pour aller à la piscine. Piscine découverte à 39°C, eau chaude à volonté… Bien sympa tout ça. En sortant, nous constatons qu’il y a un couple avec un volswagen 4×4 aménagé qui vient des Bouches du Rhône: nous faisons donc la connaissance de Christiane et Franz. C’est leur 8ème voyage en Islande et ils habitent juste à coté de chez nous… des connaisseurs eux aussi, à qui nous ne manquons pas de poser des questions (les gués, les routes, la météo…).
Au lendemain, les prévisions météos ne sont pas joyeuses. SMS de Marie: « vous pourriez prendre la F249 vers Þórsmörk, il y a un microclimat dans cette vallée souvent meilleur qu’ailleurs puis grimpette sur le Vahlanukur« . C’est parti. Au bout d’un moment, on voit des 4×4 arrêtés. Pas inquiets, nous poursuivons la piste: il y a un gros gué avec un panneau à l’entrée (comme devant tous les gués islandais).
Nous regardons, il y a des bus qui ont l’air de passer tranquille. Alors, on suit leur trace… Bon, au milieu du gué, je trouve que l’eau est plutôt haute… juste sous la frontière. On arrive de l’autre coté et on se regarde: « ben dis donc, elle est costaud la piste de Marie« .
L’eau est rentrée dans la voiture
Maintenant qu’on est là, on va faire cette ballade, mais la question qui se pose est de de repartir, car içi c’est un cul de sac. Nous constatons que nous sommes la seule voiture « normale » ici. les autres véhicules sont tous des camions ou des engins surélevés sortis de l’espace.
la ballade est effectivement superbe
La montée est superbe, mais pas complètement sereine: nous regardons la Krossa, ce fleuve qu’il nous faudra retraverser et on essaye d’identifier des passages moins difficiles que ce que nous avons emprunté à l’aller
passage nord
De retour à la voiture, je vais faire un tour chez les rangers. je leur demande comment il faut repartir. Ils me regardent un peu éberlués: « votre voiture est ici?« . Le ranger me donne quelques explications sur le trajet à emprunter
traverser le courant dans le dos, ne pas tourner trop tôt car il y a un grand trou profond, pas tourner trop tard car le courant pourrait emporter la voiture, longer la berge sans chercher à monter trop tôt car c’est abrupt et la voiture roulerait sur le coté… Je les remercie, et ils me disent au revoir en me souhaitant bonne chance…
J’arrive à la voiture avec mon précieux petit papier dans les mains. Christian me demande: « il t’a dit que c’était bon? »
Je lui réponds la vérité en lui expliquant le papier: « non, il a dit que si ça passait, ça ne passerait que là et comme ça« .
Nous pénétrons donc dans le gué, tournons après ce que je pense être le trou profond, quand on sent l’arrière du véhicule emporté par le courant. Manoeuvre de Christian pour garder le contrôle, on roule et on flotte en même temps pendant un moment le long de la berge qui nous surplombe de 2 ou 3 mètres, puis, nous sortons indemnes de tout ça… Ah, bah, nous qui ne voulions pas prendre de gué difficiles… Tous les autres gués nous sembleront bien faciles après ça!
Le lendemain, en reprenant les docs et en fouillant sur internet, je réalise que c’était LE gué que Fred et Marie avaient dit de ne pas passer… ah ah.. Et en plus sur youtube il y a des vidéos de voiture emportées à cet endroit là…
Après une nouvelle nuit à Hvolsvöllur, un passage à Kerið, jolie caldeira cratère, la météo nous pousse jusqu’à Reykjavik où il fait très beau
Un petit tour en ville, au port, nous voilà repartis
Ça à l’air complètement dingue comme endroit ! 🙂
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