Arrivée Livingstone.
C’est différent de tout ce que nous avons vu jusqu’à présent dans les Caraïbes.
Ici, les paysages de jungle prennent le pas sur les plages de sable fin bordées d’eaux turquoises.
C’est tout aussi sauvage et peuplé de pélicans.
La petite ville de Livingstone, est reliée au reste du pays essentiellement par le Rio Dulce, espèce de fleuve qui s’enfonce loin dans les terres.
Après les formalités d’entrées (le bateau devant rester ici pendant 6 mois), nous levons l’ancre et remontons le Rio Dulce
Nous avons l’impression d’être des aventuriers en train de remonter un fleuve mystérieux.
L’entrée du Rio se fait dans des gorges vertigineuses d’où proviennent des cris d’animaux que nous ne parvenons pas à identifier: singes? oiseaux?
C’est superbe.
Nous arrivons dans le golfete tout près de notre mouillage.
Il y a ici une petite anse avec quelques bateaux et un restaurant auquel on n’accède que par bateau: « chez Mike »
C’est super sympa, des habitués ne tardent pas à nous proposer de nous joindre à leur sympathique tablée: Anglais, autrichiens, américains… nous sommes donc une dizaine, Mike, patron des lieux inclus. Certains se sont installés dans le coin de façon durable et nous prenons donc de multiples informations.
Le lendemain, nous arrivons à Rio Dulce.
Nous sommes séduits par les lieux, la vie est lacustre ici. Certes, il y a bien une route, mais beaucoup de choses se font par bateau, de nombreux commerces ont un ponton et on fait nos courses en annexe. En outre, on a l’impression d’être une petite enclave « civilisée » immergée dans la jungle: pélicans, lamentins, poissons et grands espaces…
Reconnaissance des lieux. Jean Pierre un ami de Christian a laissé son bateau la semaine d’avant à la marina de Nanajuana. Nous comptons faire de même.
Finalement, après 2 jours d’attente, nous apprenons que nous ne pourrons pas stocker le bateau hors d’eau: les machines d’ici ne sont pas assez grandes (ou notre bateau est trop gros)… Nous avons déjà enlevé toutes les voiles… repartir ailleurs… stocker le bateau en Colombie comme il y a 2 ans…C’est bien compliqué. Tant pis, il va falloir trouver une place à l’eau bien abritée dans une marina.
La préparation du bateau pour 6 mois d’inactivité c’est l’occasion de vivre un peu comme les locaux, en cherchant du matériel de bricolage (ce magasin là est accessible avec notre annexe car il y a un parking à bateaux juste au bout du parking voiture)
Nous discutons avec les artisans locaux: menuisier, tapissier pour la protection de roof, taud de grand voile à refaire, échelle de bain à modifier, teck du pont à refaire, déshumidificateur (clim) à installer (que nous ferons nous même finalement)…
Et surtout… le démâtage…
Pourquoi est ce que nous démâtons?
A cause de ça:
La foudre tombe tous les jours: l’avantage des lieux c’est que le Rio Dulce est un trou à cyclones. Nous sommes tellement loin dans les terres, avec ce grand canyon en zigzag qui protège des vents forts qu’ il n’y a quasiment aucun risque de cyclone contrairement à toute la zone Caraïbes.
La contrepartie c’est qu’il fait chaud (12° de latitude en Mai ça fait déjà 35°C dans la journée) et… humide avec la jungle environnante. Le taux d’humidité est très élevé: dès que la température se rafraichit le soir, il y a des risques d’orages de chaleur. Avec ces orages, il y a … la foudre que nous regardons tous les soirs.
Peter, rencontré à notre arrivée au Golfete, a vu son bateau foudroyé 3 fois ici. Une fois, il a trouvé comme une toile d’araignée dessinée sur la coque. A chaque intersection, il y avait un trou dans la coque et son bateau prenait doucement l’eau. Une autre fois, c’est toute l’électronique du bateau qui a sauté: pilote automatique, centrale de navigation, radio etc…
Bien évidemment, certains font l’impasse et espèrent que ça passera à coté.
J’ai beau retourner la question dans tous les sens. Les gourous du coin qui nous garantissent que dans leur marina, la foudre n’est jamais tombée (ben voyons!!!) ne nous convainquent pas. Avec notre mât qui est l’un des plus grand du coin, nous avons une probabilité plus élevée d’attirer la foudre en particulier pendant 6 mois. D’où notre décision d’insister pour essayer de démâter. (Ce qui n’empêche pas de déconnecter une bonne partie de l’électronique).
Ici, un seul endroit est susceptible de démâter notre bateau: c’est RAM. La particularité c’est qu’ils viennent de recevoir leur grue et qu’ils n’ont jamais dématé un mât comme le nôtre (25m). Leur premier démâtage c’était il y a 2 jours et le mât mesurait 15 mètres. 1+1: C’est un challenge pour eux, comme pour nous et l’opération se fait sous haute surveillance. Ils sont preneurs de toute information et Christian leur explique comment on avait démâté la dernière fois (à quel endroit il faut fixer la sangle etc etc…)
Tout le personnel de RAM est présent pour l’opération
L’attacheur de sangle que l’on va hisser au mât.
Une fois que c’est fait, il faut encore mettre le bateau à la jolie place de port que nous lui avons trouvée après avoir vadrouillé dans toutes les marinas du coin.
D’ailleurs c’est rigolo ici: toute personne disposant d’un terrain en bord d’eau peut faire sa propre marina. En France l’accès à la mer doit être réglementé car on ne trouve pas ce genre de pratiques. En conséquence, il y a une dizaine de marinas plus ou moins grosses.
Dans la nôtre, MAR marina, grand luxe: il y a un hotel, un restaurant, et une belle piscine déserte… dont nous profitons avant le départ. Avec la très bonne place qu’ils nous ont proposée, on ne pouvait guère trouver mieux et Christian sera super bien installé pour ré-armer le bateau et le bricoler à son retour en Novembre.
Mais avant de prendre l’avion, nous allons visiter Antigua avec Chantal et Jean Pierre…
Ils ont leur catamaran également à quai au Rio Dulce. Ils vivent sur leur bateau (ils n ont plus de maison en France) et ils rentrent pour 2 mois en France faire la tournée des amis
La route se passe bien et Scratch fait la connaissance du chat de Chantal
nous passons à coté de Guatemala city… ulra moche

Guatemala city
Après avoir déposé la minouche dans sa pension pour chats, à Antigua, Chantal nous fait découvrir une bonne patisserie… Ca faisait longtemps que je n’avais pas dégusté un croissant…
Antigua est une jolie ville au pied de trois volcans encore en activité.
Elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Elle fut fondée par les Espagnols en 1543 sous le nom de Santiago de los Caballeros de Guatemala . Elle fut reconnue à l’époque comme la troisième plus belle ville des Indes espagnoles et fut un centre administratif et culturel.
Mais, la région est sujette au séisme et celui de 1773 la détruisit en grande partie. Elle perdit son statut et l’administration fut déplacée à l’actuelle Guatemala City, désormais capitale du pays. Neanmoins, consécutivement au seisme, les règlementations interdirent toute réparation ou construction de nouveaux bâtiments: le plan hippodamien de la ville datant du 16e siècle, de la Renaissance italienne, et les bâtiments monumentaux de style baroque ainsi que les ruines ont survécu comme les rues pavées, les places agrémentées de fontaines et l’architecture domestique.
On voit encore les restes de certains monuments détruits par le seisme de 1773, témoins de l’architecture coloniale.
La vieille ville, composée exclusivement de batiments d’un étage au plus, a conservé beaucoup de charme.
Ca ne rigole pas chez les musiciens guatémaltèques… Pourtant la musique est joyeuse!

Antigua, ancien palais national
Voilà, c’est fini, on décolle de Guatemala City: retour maison… On reviendra en bonne et dûe forme pour une visite a terre avant de reprendre la mer…
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