6 Mai : arrivée à Isla Mujeres après 24 heures de vols et de connexions. A partir de maintenant, comme à chaque fois que je monte à bord, je me déconnecte de toute notion d’heure ou de date, et ce, pour 3 semaines! Je laisse lâchement cette tâche à Christian qui sait ma date de vol retour: il gérera la navigation de façon à être au RdV…Vivre au rythme de la mer, du soleil, du vent, de nos envies, hors du temps : Aaaah que j’aime ça !
Pour commencer, Christian m’annonce que ce soir, il y a une petite fête sur un bateau voisin. Il y aura Damien et Titof : « tu sais bien… Damien est trompettiste et Titof est pianiste… je t’en ai parlé » Euh, non, je ne sais pas vraiment, en fait cela importe peu, je dormirai plus tard, je ne vais pas rater ça et faire ma sauvage… Valise posée en vrac sur le pont, c’est parti.
Sur la mélodie des copains d’abord, Je retrouve Pierre qui était là l’an passé, Serge, Alona et Wadim leur fils et fais de nouvelles connaissances dans une ambiance bien sympathique. Quel est cette idée reçue qui dit que la voile était une activité de solitaire?
Il y a eu un très gros coup de vent (plus de 50kt ?) il y a quelques jours, alors que Christian peinait à remonter de l’annexe au bateau sans que l’annexe se retourne, un quillard a été quasiment soulevé et posé sur un rocher par le vent. Depuis, son propriétaire (un autrichien je crois) est bloqué et n’arrive pas à le sortir… Il espère qu’avec la marée haute de ce soir il pourra sortir, il a préparé son geenaker pour aider mais avec 3 à 4 kt de vent il n’est pas très optimiste. Nous lui proposons notre aide qu’il accepte: on viendra donc avec l’annexe à 19h apporter quelques chevaux de poussée. Mais mieux que ça: sans rien lui dire on fait la tournée de tous les bateaux amis : Rdv est donné à 19h au bateau échoué et c’est ainsi que notre malheureux marin échoué voit arriver une dizaine de dinghys. Le bateau est penché grâce à l’annexe de Mike qui tire sur la drisse de spi, un autre pousse par l’arrière pendant que le voilier met les gaz fond et tous les autres dinghys poussent sur l’autre bord pour accentuer la gîte. Le voilier sort en rien de temps dans une ambiance de rigolade: son propriétaire est tout ému, autant par la sortie après 3 jours de galère que par toute cette aide providentielle et inattendue.
Reprenant le cours des choses, on va voir le fascinant musée sous marin du MUSA. Cela rappelle celui de Grenade et il y a ici une ambiance en plongée encore plus étrange…il a été créé en 2009 par le sculpteur Jason de Caires Taylor et le directeur du parc aquatique de la ville. Depuis, de nouvelles pièces se sont ajoutées à la collection: par 10 mètres de fond, on rencontre environ 500 sculptures disséminées sur le musée. Les œuvres mettent en scène des humains dans des situations variées. Le musée illustre les dommages provoqués aux récifs coralliens par l’activité humaine.

MUSA museum, Isla Mujeres, Mexico
Ces sculptures sont faites d’un matériau faisant office de récif artificiel que la faune marine peut coloniser. Certaines sculptures sont ainsi déjà recouvertes de végétaux et de petits poissons s’y promènent.
C’est l’anniversaire de Titof : sa chère et tendre a donc prévu une belle fête sur leur bateau. Comme il est plus petit que le notre, et qu’il y a beaucoup de convives, nous lui proposons de faire ca sur 1+1… Proposition acceptée
Le soir arrive et la musique s’invite au RdV… Damien comme Titof vivent en bateau avec leurs compagnes respectives.
Ils sont tous deux musiciens professionnels.
Ils naviguent et se produisent là où le vent et leurs envies les poussent : Les troubadours n‘ont donc pas disparus, ils existent, on les a vus on les a entendus!
C’est excellent, en guise d’anniversaire, ils offrent tous une superbe soirée: what a wonderfull world!
Au matin départ pour Isla Contoy, il parait que les requis baleines commencent à arriver.
Nous partons en escadre avec Serge, Alona et Wadim et leur lagoon. Pierre est également de la sortie.
le vent est avec nous, mais il y a un peu de vagues ce qui rend l’observation difficile: Pierre propose de mouiller à Isla Contoy.
On déjeune donc sur 1+1 au mouillage et Wadim s’éclate sur le trampoline.
Serge, Alona et Wadim vivent sur leur bateau depuis plus de 2 ans maintenant, ils n’envisagent pas de rentrer vivre à terre. Alona fait l’école à Wadim tous les jours. Reconnaissons que des trampolines avec une vue sur mer comme celle-là ne sont pas faciles à trouver à terre
Nous allons visiter Isla Contoy c’est une réserve naturelle pleine d’oiseaux (chuttt! il faut une autorisation que nous avons demandée mais pour laquelle nous n’avons pas eu de réponse)
de nombreux pélicans ici
L île a due être occupée par des pêcheurs car on y trouve des baraquements qui doivent servir occasionnellement.
des cocotiers partout en bord de plage
des WC à l’air libre et qui n’ont pas du servir depuis des mois voire des années!
Ce pélican a une aile cassée et malheureusement, nous ne pouvons pas l’aider. il est méfiant et ne se laisse pas approcher. En vérité, même s’il se laissait approcher, nous ne saurions pas quoi faire… dure loi de la nature…
les lieux sont empreints de magie
C’est très sauvage et des milliers d’oiseaux peuplent l’île.
Nous retournons vers nos deux bateaux au mouillage: il n’y a personne d’autre à perte de vue. A quelques kilomètres de Cancun, ville festive, bling-bling et bondée de grand hôtels, nous sommes dans un paradis sauvage, bercé par les vagues et les cris des oiseaux…
Au lendemain, nous errons dans la zone sans voir de requins baleine: ce sera pour une autre fois…
Nous repassons par Isla mujeres faire les formalités de sortie, dernier diner d’adieu sur le bateau de Damien. En route pour le Bélize, nous passons par Cozumel où, munie d’une check-list établie par Régis, je commence mes recherches de matériel pour le projet plongée de la saison prochaine…
Nous naviguons donc vers le Sud, j’aime voir le bateau courir la mer. Ces vagues d’écumes soulevées par le passage du bateau ont quelque chose de captivant, un peu comme un feu de cheminée, insaisissable et plein de vie.
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