Finalement, malgré les pannes avion, le temps passé à attendre les pièces, les aléas de ce type de campagne, nous parvenons à boucler la campagne plus tôt que prévu: comme quoi cela valait la peine d’insister sur nos points, titiller chaque point d’essai, interpréter chaque mesure, quitte à faire des vols longs!
Nos collègues de l’OTAN qui pensaient devoir rester 3 jours de plus sont étonnés et ravis: « Etes vous certains d’avoir tous les résultats? » (sous entendu: « si ce n’est pas le cas, on va se faire engueuler par le général!!!« , mentionnons que l’OTAN et l’Armée italienne ont réservé les 2 avions 2 semaines rien que pour cette campagne, alors ils ne vont pas le refaire comme ça si facilement…). Personne n’ose prendre la décision de déclarer la fin de campagne (italiens, OTAN)… Finalement, après avoir debriefé au téléphone notre grand chef Renaud, celui-ci décide qu’au vu des résultats, il est inutile de poursuive la campagne…super. (L histoire lui donnera raison).
Retour en Allemagne ou nous saluons une dernière fois nos collègues de quelques jours.
Nos collègues de l’OTAN semblent avoir apprécié cette campagne totalement inhabituelle pour eux et ont pu voir ce qu’étaient les essais en vol et leur utilité.
Ils étaient perplexes au départ: comment un pilote fut-il d’essai, pourrait-il prendre en main un AWACS, ravitailler avec alors qu’il ne connait pas la machine, faire des ouvertures de domaine, c’est à dire emmener l’avion dans un domaine où il n’a jamais été ? (Notre ancien directeur du CEV disait dans ses discours que les essais en vol c’était amener un avion à ses limites)
Et pourquoi un ingénieur d’essai? A quoi sert-il (elle)? Comment s’y prennent-ils pour ouvrir le domaine? pour définir les points du domaine de vol ou ils ne faut pas aller? Pour déterminer les limites au delà desquelles l’avion peut être dangereux, sans se mettre en danger soi-même (ou le moins possible)? Comment peuvent-ils déterminer les performances sans disposer des modèles aérodynamiques et autres données du constructeur Boeing?
Mais en fin de campagne, plus d’incompréhension, autant de choses et de moments que nous avons partagés avec d’autres passionnés…
Que dire de ce périple marathon?
C’était superbe bien entendu. Dense, enrichissant, …
Finalement, du fait des multiples pannes avion, les reconfigurations incessantes, Laurent est devenu chèvre car le programme WE changeait tous les jours, lui qui avait un programme pour le WE pour lequel sa famille venait le rejoindre. Il a même été question que la campagne soit annulée/écourtée faute de réparation…
Quant à Antony et moi, à la fin, nous montions tous les matins dans l’avion avec notre valise au cas où nous nous poserions ailleurs… Il faut dire qu’un jour, dans la même journée, la piste d’atterrissage avait changé de nom 3 fois en 4 heures… Bon, quand on est habitué à voyager, on en fait pas cas.
Bref, mission remplie, le client est content.
Et puis aussi, travailler en environnement international, même si ça fait des années que je pratique, ça reste passionnant. On a toujours quelque chose à apprendre, des cultures différentes…
Belle campagne!
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