Jan 2017
Ce sujet est d’actualité… le dernier Vendée Globe a montré la probabilité élevée (2 abordages sur 29 bateaux!)…et on ne voit pas pourquoi cela n’arriverait plus.
Alex Thomson, Bertrand de Broc (contraint d’abandonner la course) tous deux coureurs du Vendée Globe sont des cas médiatisés. Cela étant, même sans parler des bateaux de course au large, nous connaissons personnellement plusieurs cas et en l’occurrence, il n’y avait pas d’assistance particulière sur les lieux.
- Michel en mer Méditerranée avec son monocoque un beaufort de de 16 mètres: abordage avec un container à peine visible à la surface de l’eau. Au moment du choc, il a cru que le bateau se cassait en deux. Par chance il avait un bateau en bois bien costaud et cela n’a pas percé. La mer avait été mauvaise la veille, il pense qu’un cargo en difficulté avec la mauvaise mer avait largué délibérément quelques containers à l’eau (se libérer d’une charge en hauteur, ça doit améliorer la flottabilité et la tenue du bateau…)
- Jean Louis, été 2016 en cours de Transat Caraïbes – Açores. Catamaran de croisière 50ft. Le choc avec un objet flottant non identifié a éventré une coque à l’avant. Le bateau flottait toujours mais la coque était grande ouverte à l’avant au niveau de la ligne de flottaison… Voie d’eau, plusieurs tentatives avec les moyens du bord pour « boucher » le trou. Pas moyen d’y aller par l’extérieur, donc mise en place de fortune d’un matelas à l’intérieur. Pas efficace quand la mer vient de devant… Mise en oeuvre de la pompe de cale, mais elle est tombée rapidement en panne car ces pompes ne sont pas dimensionnées pour évacuer de telles quantités d’eau et en continu en plus. Finalement, obligés de se relayer à l’écopage à la main pendant plusieurs jours 24h/24h jusqu’à l’arrivée aux Açores! Muscu des biceps garantie… A l’arrivée aux Açores, ils ont retiré 11 tonnes d’eau de la coque! Il faut donc penser que non seulement ils ont du se relayer à l’écopage, mais que le bateau avançait bien plus lentement (avec 11 tonnes d’eau invitées)…
- Guy, printemps 2016 en cours de Transpacifique. Catamaran de croisière 47ft. Le choc de nuit a ouvert une voie d’eau dans une coque, le bateau ne pouvait plus avancer, il était bien sût tout « penché ». Appel Mayday puis attente. Un cargo a fini par passer récupérer les passagers au bout de 30 heures. Il ont abandonné le bateau en mer.
Ainsi, ces incidents n’arrivent pas qu’aux autres, ils peuvent arriver à tous marins expérimentés ou novices… Mais que faire?
2 axes de réflexion:
- Eviter l’abordage
- Limiter les conséquences d’un abordage
Eviter l’abordage
Alors là, nous n’avons pas trouvé de solution miracle. Faire une veille visuelle 24h/24 semble irréaliste, en particulier la nuit. Un radar? Il n’en existe pas pour ce type d’objet (en supposant que tous les objets flottants soient métalliques: on n’imagine pas un radar repérer une bille de bois la nuit ou un cétacé dormant sous la surface de l’eau).
Les containers peuvent tomber d’eux même (arrimage défaillant) ou délibérément, parfois les cargo larguent des containers quand il y a de la mauvaise mer et que le navire est en difficultés. On peut se dire qu’ensuite une fois le container à l’eau il fini par couler au bout de 48 heures. Donc, quand il y a eu de la mauvaise mer, Michel navigue tout doucement pendant 48 heures et il surveille l’horizon au maximum: ce n’est pas infaillible mais ça ne peut que réduire les risques.
Limiter les conséquences d’un abordage?
Puisqu’on ne peut se prémunir complètement d’un abordage, que faire une fois qu’on a heurté l’objet?
Là, on imagine plusieurs stratégies à mettre en oeuvre
- Limitation structurelle: on peut imaginer de renforcer certaines parties de la coque (étrave) pour qu’elle soit plus résistante,
- S’équiper en pompe. Pour éviter d’avoir à écoper à la main qui est forcément épuisant. Les pompes de cale sont des petites pompes elles ne tiendront pas l’écopage de grosses quantités d’eau. Par ailleurs, si une partie du bateau est dans l’eau, il est bien possible qu’on finisse par perdre l’électricité. Donc présence à bord d’une (grosse pompe): si elle est électrique, elle doit pouvoir être mise en oeuvre rapidement pour que l’eau n’immerge jamais la partie électrique et que la pompe puisse continuer à fonctionner (ne pas découvrir après le choc que les raccords tuyaux ne sont pas prêts, ou que la pompe est inaccessible, ou qu’il manque une rallonge…). Sur un 1+1, nous avons opté pour une pompe thermique, facilement accessible dans le carré, il y a un bidon de carburant stocké à coté.
- Des poches gonflables et une cloison étanche. Mettre une cloison étanche à l’avant permet en cas de collision à l’avant (ce qui semble le plus probable) de contenir la zone d’avarie à l’avant de la cloison étanche. Puis en avant de ladite cloison prévoir des vessies gonflables que l’on gonflerait afin que l’eau ne puisse pas prendre cette place? On a pas mis ça en place, mais on y pense.
- Une bâche étanche et solide avec de l’adhésif fort et étanche pour boucher la voie d’eau par l’extérieur?
- Et enfin, avoir à bord un moyen pour communiquer passer un appel Mayday en communiquant sa position…
Vos expériences et avis sont les bienvenus!
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Pour » boucher » un trou » plus gros qu’une pinoche, prendre un sac plastique et envoyer de la mousse expansive dedans. C’est peut etre une des solutions les plus faciles à mettre en oeuvre.
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